Belo Monte :
pétition du Cacique Raoni

A ce jour 502905 signatures.

Vérifier la validité de votre signature




Actualités

Le Brésil veut-il en finir avec le "poumon de la Terre" ?

Le Brésil veut-il en finir avec le

Vous le savez sans doute, l'ONU a décrété 2011 "année internationale des forêts", histoire de rappeler au monde qu'il est indispensable de veiller à la protection et la préservation de ces écosystèmes précieux abritant près de 300 millions de personnes. C'est pourtant cette même année, en toute inconscience, qu'a choisi le Brésil, qui abrite la plus grande partie de l'immense forêt amazonienne (20% de notre oxygène et 60% de notre eau douce) pour porter les plus sérieuses atteintes au "poumon vert" de la Terre depuis de nombreuses années.

Il y a bien sûr le projet de super barrages de Belo Monte, validé définitivement par un organisme gouvernemental le 1er juin dernier, qui ne serait que le premier d'une longue série de projets similaires, tous nocifs à l'extraordinaire biodiversité de cet écosystème fragile et indispensable à la vie sur Terre. Mais le Brésil ne s'en tient pas là. Après une accalmie de quelques années, ce pays en plein boom économique a en effet intensifié la déforestation de façon effrayante (entre août 2010 et avril 2011, celle-ci a augmenté de 27%). Le monde entier tire la sonnette d'alarme car chaque seconde, 1350 m2 de forêts disparaissent en Amazonie. Et pourtant, un nouveau coup d'accélérateur à la déforestation vient d'être donné, comme s'il s'agissait d'en finir une bonne fois pour toute avec cette forêt qui attire tant de convoitises.

Le tout-puissant lobby agricole brésilien jubile : le Congrès brésilien vient en effet, ce mardi 21 juin 2011, d'approuver un projet de loi permettant d'assouplir le code forestier, constitué à l'origine de lois de protection de la forêt très restrictives, et les courageux défenseurs de l'environnement qui se sont élevés contre ces mesures ont tout à craindre pour leur vie : trois d'entre eux ont récemment été assassinés pour avoir osé protester (ont suspecte fortement des chasseurs de primes embauchés par des exploitants forestiers illégaux d'être à l'origine de ces crimes) tandis que 125 agriculteurs et écologistes ont été menacés de mort.

Ce fameux code forestier, qui date de 1965, limite l'usage agricole des terres en obligeant les propriétaires de terrains en forêt à en préserver une partie intacte, théoriquement jusqu'à 80%. Auteur de la réforme, le député Aldo Rebelo estime, pour justifier celle-ci, que plus de 90% des propriétés rurales du pays ne respectaient pas les quotas de reboisement exigés par la loi. Selon lui, leur stricte application auraient exigé la replantation de près de 600.000 km2 de terres, soit un peu plus que la superficie de la France.

Mais le code forestier protège également des zones sensibles, comme les rives des fleuves, les sommets et les côteaux des collines, que la révision ne protègera plus de l'activité agricole. Le point le plus critiqué de sa révision consiste cependant en la reconnaissance administrative de zones forestières déboisées illégalement jusqu'en juillet 2008. Ce point précis à fait bondir Paulo Adario de Greenpeace Brésil : "C'est un message comme quoi les crimes écologiques ne sont pas punis et cela encouragera les déboisements".

Les discussions auront duré deux ans, mais la révision du code forestier est désormais sur les rails, avec pour prochaine étape un vote au Sénat. La ministre de l'Environnement, Izabella Teixeira, a prévenu toutefois que la présidente Dilma Rousseff pourrait mettre son veto aux points les plus controversés du projet de loi. C'est ce que demandent environ 79% de brésiliens et une pétition internationale d'Avaaz, qui souhaite  que la chef de l'état brésilien se comporte en leader responsable sur la scène internationale.

Pour rappel, le Brésil accueillera la prochaine Coupe du Monde de Football (2014), les Jeux olympiques de 2016 et, l'année prochaine, le Sommet de la Terre, une réunion visant à stopper la mort lente de notre planète. Un comble !!!

Date de l'article : 25/06/2011

Auteur de l'article : Gert-Peter BRUCH

Retour